Charles Boucher - Biographie

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Biographie de Charles BOUCHER Parfumeur


Charles BOUCHER mon aïeul, naît au domicile de ses grands-parents maternels ( Eugène Louis CHESNEAU, coiffeur perruquier et Emilie SAILLOT, son épouse ) à Sablé sur Sarthe (Sarthe), le 3 novembre 1878.

Ses parents : Emile BOUCHER, parfumeur, propriétaire de la Parfumerie Germandrée et Blanche CHESNEAU, demeurent à Paris 2ème 19, rue Vivienne.

Son enfance est heureuse, entouré d'une famille aimante, deux sœurs et un frère . En 1892, alors qu'il est un jeune adolescent de 14 ans, son père décède, une épreuve douloureuse qu'il surmontera grâce à son courage et à la présence de ses proches.

Pour l'instruction il est un élève studieux, qui fréquente le Collège des Jésuites Saint Stanislas de Paris (d'après mon père) entre 1890 et 1895 puis rejoint de 1896 à 1897 le Laboratoire Etudes et Recherches de l'Ecole de Physique Chimie de la Ville de Paris. Sa formation se poursuit dans une entreprise en Allemagne à Bonn de 1898 à 1900.

Charles est multilingue, ses passions sont variées : escrime, sport, théâtre, dessin, peinture, chant, mélomane: fervent admirateur de Camille SAINT SAENS, il joue du piano, de la flûte traversière à titre personnel et au sein d'un orchestre à l'occasion.

Photographe amateur, c'est grâce à lui que nous avons de nombreux clichés.

Avec sa mère, débute une collaboration à partir du 19 avril 1900, suite à la création d'une Société pour une durée de 6 ans ayant pour raison sociale :
« Veuve E. BOUCHER et Fils , successeurs de MIGNOT-BOUCHER » pour l'exploitation de la Parfumerie Germandrée.

Charles se réserve la direction de la fabrication, du laboratoire (son premier dépôt au Tribunal de Commerce de Paris le 29 avril 1899 est le parfum Bouquet d'Honneur pour l'Exposition Universelle 1900) et sa mère celle de la société et le recrutement du personnel.

Leur travail est récompensé par une Médaille d'Or à l' Exposition Universelle de Paris de 1900.

Ensemble ils gèrent la société jusqu'au 31 décembre 1903, date à laquelle Blanche BOUCHER se retire de la société et devient rentière.

Le 24 septembre 1903, à Paris (3ème) est célébré le mariage avec Mademoiselle Olga BEAUMONT, fille de Henri BEAUMONT,orfèvre et de SWAENENBERGH Lucie, son épouse.

La cérémonie religieuse a lieu en l'Église Sainte Élisabeth de Paris suivie d'un dîner et d'un grand bal au Salon Restaurant de Jean-Nicolas MARGUERY 34-36 Boulevard Bonne-Nouvelle à Paris. Parmi les invités connus dans la capitale il y a notamment Louis MOLLARD propriétaire de la Brasserie du même nom (ami de la famille), Henri HAZELER cousin du marié, Ulysse BERRAUT, homme d'affaires, Paul LECORNU parfumeur ingénieur chimiste, ROBERTY Henri parfumeur.

De leur union naissent trois enfants : deux filles Simone et Gisèle et un garçon, Raymond, mon père. Mes grands-parents forment un couple très uni vivant en parfaite harmonie.

A partir du 1er janvier 1904, Charles dirige seul la Parfumerie . S'agissant d'une entreprise familiale, secrétariat et comptabilité sont assurés par ses deux sœurs Louise DEMARCQ et Denise BONVALOT.

Cherchant une nouvelle publicité pour la parfumerie, il a l'idée de prendre le tableau qu'il possède : une Marquise a sa toilette « Bal Poudré » réalisé par Lucius Rossi en 1900. Pendant plus de dix ans de 1904 à 1914, cette superbe publicité est parue dans diverses revues de l'époque comme Les Modes ainsi que dans de nombreux programmes de Théâtres Parisiens.

Le 23 octobre 1904, achat du terrain à Beauchamp (Val d'Oise) sur partie duquel seront construites une villa ainsi qu'une maison réservée au concierge également gardien de la propriété, l'autre partie étant destinée à l'agrandissement de son entreprise.

A l'achèvement de la maison entourée de murs et de deux portails en ferronnerie Art Nouveau, le parc est toujours resplendissant, entretenu par un jardinier employé à demeure.

A compter de 1905, plusieurs parfums vont voir le jour et seront couronnés de succès comme Mignolia, Amore Floris, Parfolis, Luctis ainsi qu'un rouge à lèvres Grenade-Ruban en 1907 (tous déposés au Tribunal de Commerce de Paris).

Avec lui, la Parfumerie prospère encore tant en France qu'à l'étranger, comme du temps de ses parents, des encarts publicitaires paraissent dans les plus belles revues du dix neuvième siècle.

En outre, cette Maison est répertoriée dans le livre d'adresses de Madame en 1915 (Annuaire concernant les produits de luxe) et figure toujours dans celui de 1927 disponible et consultable à la Bibliothèque Forney à Paris.

Charles n'ouvre pas de nouvelles boutiques, les parfums, cosmétiques et articles de toilette sont vendus dans les grands magasins en France et à l'Etranger, notamment les Pays de l'Est.

Pour l'essor de l'entreprise (les locaux du 19 rue Vivienne étant trop exigus pour la fabrication) il fait édifier en 1911 sur le terrain acquis à Beauchamp, l'usine de Parfumerie Germandrée, qui sera mise en service dans l'année 1912 , le siège social et la boutique restent à Paris. D'ailleurs l'agrandissement et la rénovation de la devanture sont envisagés car l'ancienne datait de 1885 (deux styles lui avaient été présentés ( Renaissance ou Louis XVI ) aucun choix n'avait été arrêté ).

Mon grand-père apprécié de ses employés (ainsi qu'il me l'a été confirmé par une personne rencontrée à Beauchamp en 1965) était tellement heureux d'avoir un fils pour lui succéder qu'il lui demande d'assister à l'inauguration alors qu'il n'a que 6 ans, le 1er février 1912 il le présente au personnel comme leur futur patron dans l'avenir.

Ma grand-mère Olga BOUCHER décède très jeune à 33 ans à Paris le 10 décembre 1913, son mari reste avec trois enfants en bas âge. Dans une lettre, mon grand-père déclare qu'il a vécu dix ans de bonheur avec son épouse.

Malgré ses charges de famille, rappelé à l'activité militaire par décret de mobilisation générale du 1er août 1914, il part en campagne contre l'Allemagne avec le 150ème Régiment d'Infanterie du 17 mars 1915 au 27 juin 1915.

Souffrant depuis plusieurs jours il est hospitalisé en urgence à l'Hôpital de Mortagne où il décède dans sa 37e année lors de l'intervention chirurgicale. Son extrait d'acte de naissance porte la mention « Mort pour la France ». Mon grand-père repose au Cimetière du Père Lachaise.

Avant son départ pour le front et étant veuf depuis 1913, il avait pris des dispositions testamentaires adressées à son beau-père le 5 décembre 1914 notamment au sujet de la parfumerie il écrit :
« La situation commerciale est claire, ordinairement, je puis dire qu'elle est belle, les circonstances actuelles la rendent difficiles, néanmoins, tout est en ordre, les comptes à jour et exacts, mon personnel est au courant et vous auriez le temps de voir ce qui est le mieux à faire au cas où le directeur de la Germandrée viendrait à manquer.
Je crains que la liquidation du tout soit la meilleure fin, en ne précipitant rien, les enfants sont si jeunes et vous aurez déjà trop de charges.
Evidemment, il serait grand dommage d'abandonner si belle partie, revenu si intéressant »

Les trois jeunes enfants regagne la capitale et sont élevés par leur grand-père maternel âgé de 66 ans ce qui représente une très lourde charge pour lui qui était veuf depuis 1911 .

Précision faite qu'à l'époque beaucoup de soldats qui partaient défendre la patrie donnaient des consignes à leur famille en cas décès ainsi que relate Pierre Miquel historien dans l'un de ses ouvrages sur la guerre 14-18.

Suite au décès de mon grand-père, ses enfants étant trop jeunes pour reprendre la parfumerie MIGNOT-BOUCHER, c'est la seule raison de la vente à Guillaume ESDERS et aux Frères ARIÉ, le 30 juin 1916, l'usine de Beauchamp leur est louée jusqu'en 1920, date approximative à laquelle l'activité est transférée à Neuilly sur Seine.

Les locaux deviennent l'actuel Hôtel de Ville de Beauchamp (Val d'Oise) en 1965.

Ce travail est le résultat de 45 ans de recherches et de passion.

Michel

Charles BOUCHER a fréquenté le Collège des Jésuites Stanislas de Paris entre 1890 et 1895

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Charles BOUCHER étudiant à l'École de Physique et Chimie de Paris (1896-1897)

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Charles BOUCHER le 30 avril 1905 à Paris

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Flacon de parfum Charles BOUCHER 1899 directeur de la parfumerie Germandrée, dépose l'étiquette Bouquet D'Honneur pour l'Exposition Universelle 1900

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Flacon de Brillantine MIGNOT et son Étui en Buis Rue Vivienne époque 1900

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Revue Les Sports Modernes Paris - mai 1905 BNF

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Papier à lettre Parfumerie Germandrée, date approximative entre 1903 et 1910

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Flacon testeur Parfum Lilas Blanc, miniature bouchon émerisé pipette en verre année 1910

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MIGNOT boîte de poudre concrète rouge qui reposait sur un disque de porcelaine (certifée après expertise - 1910)

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MIGNOT boîte de poudre concrète rouge qui reposait sur un disque de porcelaine (D. 3,8 -  H 2,5).
Dorée or jaune (il reste quelques traces).
Certifiée après expertise - 1910.

Poudre Germandrée comprimée, appelée aussi Germandrée sur feuilles avec son contenu pratiquement intact 1912-1914

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A partir de 1897, nous pouvons voir dans les journaux et magazines, ainsi qu'en réclame dans les boîtes de poudre de la parfumerie MIGNOT-BOUCHER, un nouveau produit : après la poudre pour embellir et protéger le visage et la crème pour soigner et adoucir la peau, la "GERMANDRÉE sur FEUILLES" réunit les précédentes sous forme pratique, d'un parfum idéal et d'une adhérence absolue. Pour information publicité parue à la première page dans Le Monde Illustré Spécial Noël numéro 2123 du 4 décembre 1897 (Bibliothèque Nationale de France - Gallica).

Il s'agissait d'une poudre comprimée, à cette époque on n'employait pas encore le mot compacte, d'autres grandes Maisons comme L.T. PIVER, HOUBIGANT etc ...utilisaient ce terme.

Dans l'inventaire du magasin le 7 février 1914, il est indiqué " quatre vingt douze boîtes de

GERMANDRÉE sur FEUILLES de deux grandeurs " dont l'une figure sur le cliché ci-contre (date approximative 1912-1914).

Mon grand-père travaillait déja depuis longtemps avec la Maison BERLAN-LEDERLIN pour différents articles en aluminium : capsules, dentifrice, la boîte de Brillantine avec de somptueux décors en relief sur le couvercle des années 1910.

Je rappelle que dans les années 1900 l'aluminium était considéré un peu comme un produit de Luxe, par sa couleur argent, sa facilité à être travaillé pour les entreprises qui produisaient de magnifiques articles pour les parfumeries (d'après mon père).

Pour cette poudre comprimée appelée GERMANDRÉE sur FEUILLES, l'épaisseur du fard par lui même était de 1mm 6, reposant sur un disque métallique, un miroir était inséré dans le couvercle. Son odeur suave de Rose est toujours présente après plus d'un siècle dans celle que je possède. Un échantillon sur carte cartonnée était également disponible.

Charles BOUCHER avait des projets d'agrandissement et d'une nouvelle devanture en 1913 (l'ancienne datait de 1885)

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Crème Germandrée Secret de Beauté de Mignot-Boucher publicité et photo de l'original entre 1905 et 1915

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Flacon Parfum Amore Floris - Etiquette gaufrée or, 2 petits angelots parmi les fleurs - flacon Baccarat entre 1910 et 1917

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Beauchamp - Mon grand-père Charles BOUCHER et son fils Raymond 1906

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Beauchamp ,Villa les Sourires - son portail ferronnerie Art Nouveau 1907 et 1965

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Beauchamp, Villa du parfumeur avec une partie de son parc en 1909 avant la construction de la nouvelle usine

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Beauchamp Usine Parfumerie Germandrée avec moteurs gazogènes pour Broyeuse et Boudineuse, peloteuse à savon-sous-sol 1912

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Carte postale représentant le matériel de la fabrique de savons de la Parfumerie Coudray. N'ayant pas de cliché du sous-sol de la Parfumerie Germandrée, je la prends comme exemple car il y avait également les mêmes machines.

Remerciements sincères s'il y a des descendants de cette famille.

Usine Parfumerie Germandrée de Beauchamp début d'activité le 1 février 1912 (carte recto/verso)

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Beauchamp Usine Parfumerie Germandrée de Beauchamp plan du 1er étage et des ateliers 1912

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